Sciences de la matière et de la vie
Le déchiffrement du génome humain a révélé que la moitié est constituée d’éléments génétiques mobiles dont certains, les LINE-1 (L1), peuvent se répandre dans le génome s’ils échappent aux systèmes de répression physiologiques. L’équipe de Julia Fuchs Sèbe, rattachée à la chaire Processus morphogénétiques du Pr Alain Prochiantz, a observé que les neurones dopaminergiques, les premiers à être touchés dans la maladie de Parkinson, expriment des L1, notamment en situation de stress oxydatif. Diminuer les L1 semble pouvoir protéger les neurones dopaminergiques, suggérant que l’expression excessive des L1 pourrait participer au développement de Parkinson. Ce programme pourrait déboucher sur le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques fondées sur l’inhibition de l’activité des L1.
Retrouvez notre article dédié à ce projet : L’ADN « poubelle » : clé de compréhension de la maladie de Parkinson ?
L’étiologie des neuropathies périphériques est mal connue ce qui explique qu’il n’existe à ce jour aucun traitement. Elles se caractérisent par une dégénérescence des nerfs périphériques, et sont très invalidantes et douloureuses. Pour l’équipe d’Isabelle Brunet, rattachée au Centre interdisciplinaire de recherche en biologie (CIRB) du Collège de France, une altération de la composante vasculaire nerveuse pourrait en être la cause, notamment lors des neuropathies chimiquement induites (traitement anti-cancer et VIH) ou liées au diabète. Ce projet vise donc à étudier le rôle de la vascularisation et de la barrière sang-nerf en utilisant une approche transcriptomique.
Retrouvez notre article dédié à ce projet : Traiter les lésions nerveuses causées par les chimiothérapies
Aide à l’acquisition pour les laboratoires du Pr Stanislas Dehaene, chaire Psychologie cognitive expérimentale, de magnétomètres à pompage optique, une nouvelle technologie de mesure des signaux cérébraux. Par ses avantages tant techniques qu’économiques, ce nouvel instrument permet une meilleure analyse des données cérébrales tant chez l’adulte que chez l’enfant ou le nourrisson. Cette technologie constitue un élan formidable en particulier pour la recherche en neuroimagerie pédiatrique et laisse à présager des avancées majeures dans l’exploration du développement cérébral.
Rattaché à la chaire Matière molle et biophysique du Pr Jean-François Joanny, Louis Brézin s’intéresse à l’organisation spatiale active de monocouches épitéliales et de leurs défauts topologiques. La Fondation du Collège de France accompagne, pour un an, son travail de thèse.
Chercheur en neurosciences au Centre interdisciplinaire de recherche biologique (CIRB), Laurent Venance s’intéresse au fonctionnement de la mémoire procédurale, la mémoire investie dans l’acquisition d’habitudes et d’automatismes. Dans le cadre de ces recherches, il s’est plus particulièrement intéressé à la maladie de Parkinson, deuxième cause en France de handicap moteur chez l’adulte, pour laquelle il espère ouvrir une nouvelle voie thérapeutique.
Découvrez l’interview de Laurent Venance : Vers un nouveau traitement pour Parkinson ?
L’Institut de Chimie du Collège de France a fait des nouvelles technologies de l’énergie l’un de ses principaux axes de recherche, se confrontant aux défis majeurs que sont le développement de nouvelles énergies et leur stockage. Engagé en faveur de la mobilité durable et de la protection de l’environnement, le groupe Faurecia, dans le cadre d’un large mécénat en faveur du Collège de France et de la recherche fondamentale, apporte un soutien tout particulier à la recherche en chimie.
Découvrez notre article dédié à ce projet : « Le Collège de France incarne l’excellence française en matière de recherche »
Avec le soutien de la Fondation EDF, l’équipe de Nadine Nassif, rattachée à la chaire Chimie des matériaux hybrides du Pr Clément Sanchez, mène un projet particulièrement prometteur en ingénierie tissulaire. L’objectif poursuivi est la création de tissus bio-inspirés (cornée, os) pour pallier les déficiences du corps humain et la perte d’autonomie : en ajustant la concentration et le mode de concentration de collagène de type I, les biomatériaux peuvent former des architectures hiérarchiques similaires à celles décrites dans les tissus biologiques in vivo. Selon le tissu ciblé, des matériaux organiques ou hybrides sont préparés dans une perspective d’élaborer des implants pour l’ingénierie tissulaire.
Découvrez notre article dédié à ce projet : Réparer le corps humain
Par l’observation d’une susceptibilité accrue aux crises audiogènes chez des souris atteintes d’une surdité due à des défauts morpho-fonctionnels du système auditif périphérique, le Pr Christine Petit, chaire Génétique et physiologie cellulaire, et le Dr Nicolas Michalsky cherchent à identifier et comprendre la formation et la fonction des réseaux neuronaux du cortex auditif. Ce projet de recherche Collège de France/Institut Pasteur contribue ainsi à mieux appréhender les causes à l’origine de plusieurs formes génétiques de surdité.
Découvrez l’interview de Nicolas Michalsky : Neurogénétique : vers une meilleure compréhension des maladies auditives
Le Pr Hugues de Thé, chaire Oncologie cellulaire et moléculaire, a mené une étude sur l’usage de l’arsenic dans la guérison de la leucémie aiguë promyélocytaire, forme rare de leucémie. Décryptant les processus de guérison qui permettent l’éradication de cette leucémie sans chimiothérapie chez la quasi-totalité des patients, ses recherches promettent de nouvelles voies thérapeutiques face aux cancers. Ce projet, soutenu par la Fondation du Collège de France, s’est vu depuis décerné le Sjöberg Prize 2018 de la Royal Swedish Academy of Sciences.
Découvrez notre article dédié à ce projet : Les promesses de l’arsenic en oncologie
Créée en 2009 avec le soutien de Inria, Institut national de recherche en sciences du numérique, la chaire Informatique et sciences numériques permet l’invitation, chaque année, d’une personnalité de premier plan dans ce domaine scientifique. Cette chaire encourage le développement de projets de recherche en sciences numériques ainsi que leur enseignement, en particulier à l’université, et assure une visibilité importante à une discipline aujourd’hui au cœur de nos sociétés modernes.
Découvrez l’interview de Yann LeCun : Les machines ont-elles un cerveau ?