« Le Collège de France incarne l’excellence française en matière de recherche »
Entretien avec Patrick Koller, directeur général de Faurecia et mécène de la Fondation du Collège de France
Acteur majeur de l’industrie automobile à l’échelle mondiale, Faurecia s’engage auprès de la Fondation du Collège de France pour inventer le monde de demain. Convaincu du rôle essentiel de la recherche comme de l’urgence de protéger notre environnement et de développer une mobilité durable, c’est tout naturellement que le groupe a souhaité s’engager pour le Collège de France et ses missions, tout en apportant un soutien plus ciblé à l’Institut de Chimie qui a fait du défi énergétique l’un de ses principaux axes de recherche. Entretien avec Patrick Koller, Directeur général de Faurecia.
Ingénieur de formation et mécène discret, vous menez une carrière internationale dans l’industrie, et en particulier dans l’industrie automobile. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
D’origine franco-allemande, ce qui est un plus pour l’industrie automobile, j’ai commencé ma carrière en 1990 chez VDO (aujourd’hui Continental) puis occupé plusieurs postes de dirigeant, en France et à l’étranger, au sein de Hella et de Valeo.
En 2000, je rejoins le Groupe Rhodia (aujourd’hui Solvay) d’abord en tant que Directeur général de l’entreprise Polyamides Intermédiaires puis comme Directeur des opérations du groupe. Mais l’automobile me manque et, en 2006, je débute chez Faurecia. Je rejoins le Comité exécutif et occupe les fonctions de Vice-président Exécutif de l’activité Sièges. En 2015, je suis nommé Chief Operating Officer (NDLR : directeur général adjoint) de l’entreprise puis, l’année suivante, Directeur général du Groupe.
Si les mots international, industrie et automobile sont importants pour moi, c’est avant tout le talent de nos collaborateurs, l’innovation, la satisfaction de nos clients et la nécessité de s’adapter en permanence et de se transformer avec agilité qui nourrissent ma motivation.
Faurecia est, depuis 2017, un important mécène de la Fondation du Collège de France. Quelles sont les raisons qui ont motivé votre soutien ?
Le Collège de France incarne l’excellence française en matière de recherche, dans toute sa diversité de disciplines. Sa taille, la diversité de ses compétences, la reconnaissance internationale de ses chercheurs, sa capacité à combiner des disciplines pour faire converger des sciences et produire de nouvelles pistes d’innovations sont fantastiques. Ses qualités éthiques sont également essentielles. Depuis quelques années, notre entreprise opère une transformation massive en intégrant de nouveaux périmètres systèmes et de nouvelles technologies. Dans un monde qui change, le Collège de France possède une expertise unique qui nous inspire.
Je considère que c’est un privilège pour nous que de côtoyer les équipes du Collège de France. Je voudrais aussi souligner la qualité et la simplicité de l’accueil que nous recevons. Pour toutes ces raisons, nous avons la ferme intention d’étendre notre soutien et nos collaborations au-delà du mécénat.
Une part importante de votre soutien est consacrée à l’Institut de Chimie du Collège de France qui a fait du défi énergétique l’un de ses principaux axes de recherche. Selon vous, pourquoi est-il essentiel que Faurecia soutienne ce domaine de recherche qui dessine le monde et les mobilités de demain ?
Il est essentiel pour nous de donner du sens à ce que nous faisons et créer du lien. Les dérèglements climatiques, les réserves limitées en combustibles fossiles et la pollution des villes montrent combien il est important aujourd’hui d’opérer une transition énergétique intensive et efficace et de se tourner vers de nouvelles solutions de mobilité. Nous voulons, modestement, contribuer à améliorer notre monde, c’est pourquoi nous sommes pleinement engagés dans la transition énergétique. Notre investissement dans le développement durable est croissant et nous mesurons nos progrès tous les six mois. Par ailleurs, une part conséquente de notre budget innovation est consacrée au développement des systèmes hydrogène et aux systèmes d’intégration et de management des batteries. Il est vital pour nous de comprendre les avancées technologiques dans ces domaines. En termes de mécénat, nous avons des convictions fortes quant à la nécessité de soutenir la recherche de demain, en particulier en matière d’énergie, et d’apporter un soutien à la recherche publique qui œuvre de façon désintéressée pour le bien de tous.
Propos recueillis par Flavie Dubois-Mazeyrie